la nuit seul je refaisais les chemins de la fenêtre sous le lit sous les meublesme retournais recommençais peur si peur que quelqu'un soit là tous les bruits minuscules être sûr que personne ne se cache ne me fasse de mal

rien de proche de moi qui m'effraie qui me touche je connaissais rien de la mort tout m'avait été pérargné de la guerre

je détestais les bandes je détestais obéir suivre je détestais parler pour rien

jamais j'avais envie qu'on me regarde qu'on parle de moi

juste sentir mes os bouillants la chaleur me remplir je restais allongé au plein soleil ne plus bouger me sentir tout entier chaleur

je me rendais jamais compte de tout ce que tu faisais pour moi en mon absence. Comme si de rien n'était je pouvais tout recommencer je ne m'inquiétais jamais

j'allais me mêler à la terre aux bois au temps sans noms sauvage être presque plus rien plus personne

qu'on me demande plus rien me demande plus rien du tout

j'étais tellement bien allongé contre un animal lui parler je me perdais je me fondais dans son regard sa chaleur sa respiration son pelage

toujours ensemble proches si proches pourquoi tu me renverses tu dis autre chose tu me trahissais me blessais profnd pour toujours

je pouvais tout casser tout d'un coup effrayer les autres hurler

je courais le plus vite ils me rattrapaient jamaisj'allais me cacher loin j'écputais lonbtemps leurs cris sans broncher sans qu'ils me retrouvent

je la suivais l'accompagnais toujours besoin de toucher ta main tenir de te sentir veiller sur moi me protéger parler être là à ma place

rien fait de mal j'avais rien regardé rien touché rien défait rien obligé j'avais été obligé moi meurtri d'être pris fautif pas cru pas entendu coupable

je voulais plus voir personne du tout

j'avais toujours la peur de me faire battre

je regrettais jamais je demandais jamais pardon

je n'étais surement pas sûr pas près de tellement de choses chez les gens j'avais tellement dû me méfier me protéger me réparer

j'ignorais tout ce qui changeait autour d emoi ce que j'allais perdre oublier totalement plus d'images une seule immense sensation

tes méchancetés tes hargnes soudaines je ne savais plus qui être quoi dire à côté de toi je me perdais

des mots comme jalousie au revoir lâche manipule je ne connaissais pas

tu voles toujours tes poches pleines rires fuites jamais pris

je m'enfonçais dans les bois des jours entiers seul me fondre comme sauvage me perdre à écouter guetter

je détastais commander les autres m'occuper des histoires des autres

tu te caches toujours derrière quelqu'un derrière quelque chose derrière un geste

 

 

Imparfait, 2023
photographies anciennes, gravure sur blanc d'œuf sur plaques de verre, kraft gommé

Lien vers la page Imparfait, installation


 

EMMANUEL ARAGON


PIECES

TRANSCRIPTIONS

BIO

TEXTES

CONTACTS