Meurtrie
Aphone gelée
Terrorisés d'être en face
Enfin sors des tes ombres nerveuses
Éventre ouvrée à revers confie terrasse
Tu enlèves ma peau ma candeur si souvent tu me prépares me dicte dis en ton creu [sic] donnes et puis plus jamais passe autre sourire prêt à tout tu enveloppes avale absorbe accapare ignore
Tous nos bons sentiments tirés à quatre épingles polis et bons à rien ne me souhaite rien cherche invente le mot qui vaille
Et tu persévères douceur et mutique
Ne vois plus rien du tout vascille
Nous tenons blottis
Fais corps non devenons près prêts se serrer parer veiller
Tu souris parles t lies amorces très vite facile et tout arrête aussitôt fige [sic]
Laisse confier laisse prendre soin arrive sans prévenir avance sous sans paraître n'impose confie
Tu souris un sourire prêt tu suis garde pleure ta belle indépendance solitaire blessure
Transis confiants
Laisse tranquille
Enfin ce temps d'autre chose de dépasser de devenir autre
Affronte
Change enfin ton silence
Emporte
Atteints de toutes parts enfin malgré nous
Sans te vivre
Écorche affranchi
Tu attends de savoir mais basc
Dépasse ne [non lu]
Ta peur de flancher te puiser de pas pouvoir d'être perdue dans ton rangé de jamais sortir
Sans t'admirer sans te voir
Non pas toujours pareil donne moi envie le goût aussi l'élan l'éveil
N'attends
Ne reprends
Ne réponds
Avulnérable
Passive douce
Tu te retires tu te fonds acquiesces sers
Tu défends expliques ou je creuse accuse dénonce dépouill
A nu aveugle abrupt à bout
Trouve ton temps naître déplier confier écoute loin dépasse mais quand à sang les retenues flanche le silence
Maintenant tout a oublié ses t'apaise transforme enfin  comme entendre rien tu bouges change presque rien et malgré je crois mes acharnements ce malgré moi enfin te laisse nous lâche
Demeure
Reste
Tout à coup à jour échappe l'intuition qui te tenait qui m'éventrai
Je mettre à nu remonte le courant énerve dévisage je ne vois ne veux jamais clair pas dicte ordonne
Tu parles beaucoup trop tu ça s'arrête jamais que tes récits tu veux pas te rendre compte rien personne te répond pas question chaque jour chaque année tu enfiles les bouts de vies d'autres comme des peaux qui disparaissent sans traces sur toi tu te protèges tu te masques jamais franchis le vernis ta propreté ta constance ton mur intérieur intact tu ne demandes rien ne veux pas supporter provoquer d'intimité pas te révéler te dire te réveiller te risquer à te faire traverser transpercer trahir un souvenir un trac reste inchangé intouchable dans tes infinis incessants rangements tu ne joues pas ne sais pas t'amuser tu t'enterres tu gardes l'humilité mutique jusqu'à t'oublier ne rien nier remettre en cause bousculer effleurer qui t'oppose jamais tu n'affrontes ne te dresses tu résistes sans rien laisser voir tu files tu te disperses en don tu n'as de méfiance besoin de reconnaissance d'aide besoin de toucher le fond te ronger te ruiner non plus tu ne te cherches ne te pas la tu vis d'ombre d'indécelable lisse irréprochable hors temps hors calcul tu n'attends que les boucles éternelles de ce mécanisme jusqu'au sommeil recommences ta volonté sans doute s'éloigne de tout recul danger pense seulement dans ce savoir de plus en plus précis ajusté méticuleux tu deviens un seul bloc massif endurant tu baisses tête front yeux marches droit d'un seul trait fonce tes épaules voûtées rôdées pliées faites à tes renoncements incontrôlés tu mêles ton obstination à sourire à servir à subir à adoucir tu suis l'ombre des acquiescements  tu ne laisses débusquer démarquer tu gardes la hantise des nudités
Attends
Hasarde avance
Hâte
Douceur revenir
Ne cherche plus à faire plaisir enfin
Tranche
Nous avons toujours si peur toujours sur le fil de perdre nous évanouir nous taire
Anonne éclate
Gouffre
Et garde
Nos souvenirs sont si troubles
Des nuages des mirages nous les regardons traverser nos peaux nous étourdir affoler nous jouer nous disparaître
Nous attacher
Efface
Nous dévions nous trahissons devinons découvrons
Nues tes pensées toutes tout ton corps nu

 

 

Tu parles beaucoup trop, 2014

 

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Tu parles beaucoup trop
Armoire début XIXès gravée de textes
2014




 

EMMANUEL ARAGON


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