Et ce jour les paupières effleure baise puis enfuis reprends face campée
dure détournée

Chaque jour ton amour face mon amour ce jour évaporé méconnaissable
vide ton dos je ne vois plus étranger demeure face ne détruire ne nier

Je remonte jusqu’à tes cassures à tes pas à tes soupirs je te retrouve te
refais te redresse si loin si impensable disparu je sais tes peurs en mes
instincts

Ce jour ton sommeil ton corps disparu de la vie ton dos le feu comme
ensemble nos yeux tournés je lis ton dos à peine voûté comme j’attends
toujours trop

Je serre trop fort je regarde trop je fais trop attention je demande trop
j’attends trop

Me tiens je veux rester devenir ici amour vers toi sans pouvoir jamais
prononcer interrompre anticiper te présager demeure auprès instable

Tout juste presque à tes yeux rapprocher que tu sentes le souffle le poids
ma dureté approche troue ta dérobade affront te demander le centre qui
tient

Je t’entends dans mon étirement sur la terre sur ce profond impalpable
ton poids ta retenue ta tristesse me quittent enfin je peux te déposer
nous affranchir nous apaiser me résoudre me redresser

Laisse-moi ne me retiens plus ta nécessaire répétition empêchement
déception je laisse

Peau après peau visage après visage tu découvres mets à nu recouvre
vers le peuple en toi bruisse emporte hante fredonnement sourd grave
impalpable garde le péril les vacillements creuse ta fermeté

Ou ton sang livre crue ta chair ton théâtre de mythes ton bégaiement ta
luxure ta prétention ou tout se tient arrêt ou je veux ne plus savoir plus
nommer plus caresser

Ou ma légèreté ou mon insouciance mon enfance mon agilité mon rêve
ma douceur

 

 

 

 

 


Visages
Faïence et porcelaine à la cendre d'os
2018 / in progress

Lien vers Visages, céramique




 

EMMANUEL ARAGON


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